Biographies XIXème s.
Par Arnaud MOYENCOURT
Les découvertes historiques
Comme peu d’historiens se sont penchés sur la vie des chanteurs et musiciens ambulants, j’ai pu, au gré de mes recherches, faire des découvertes inédites !
La première fut à la BNF, où j’ai pu dépouiller des paquets de « Chansonnier nouveau » édités par AUBERT père : ces exemplaires du dépôt légal n’avaient pour la plupart jamais été ouverts, ils étaient groupés par périodes, entourés d’une ficelle nouée par un nœud spécial que je n’ai d’ailleurs pas su refaire. Ce fut l’occasion de trouver la date de naissance du Père AUBERT, mentionnée sur un exemplaire de 1843, et de compléter la biographie de ce personnage essentiel pour les chanteurs et musiciens ambulants. Il fut en effet un des premiers à éditer exclusivement des chansons, il fut le premier à porter les médailles-plaques de métiers des chanteurs ambulants, et fut un des syndics les plus connus de la profession.
La seconde a permis de relier la petite histoire des artistes de rues à la grande Histoire de France : travaillant sur le chanteur public LADRE, j’ai pu retrouver une partie de son état-civil grâce à un journal du XIXème siècle qui précisait ses prénoms, oubliés ensuite : il s’agit de Michel Louis, que l’on retrouve sur les actes d’état-civil se son fils Lambert Grégoire. Et là, surprise : si le père était déjà célèbre pour avoir été l’auteur des paroles du « Ca ira », le fameux « tube » de la Révolution de 1789; son fils, quant à lui, est devenu une célébrité locale de Lyon sous le nom de « Père THOMAS », avant de devenir connu mondialement sous les traits de GNAFRON, compagnon de GUIGNOL.
Le choix des biographies
Parmi les centaines de noms de chanteurs et musiciens ambulants de la fin du XVIIIème siècle et du XIXème siècle, il fallait faire un choix :
Les séries 4M des archives départementales recèlent des listes de noms d’ambulants à foison, mais il est difficile de savoir s’ils ont vraiment exercé la profession de chanteurs et musiciens. Beaucoup de vagabonds se disaient chanteurs pour tenter d’éviter les amendes et emprisonnements, et beaucoup de chanteurs et musiciens n’ont pratiqué que très peu de temps, en activité secondaire quand le quotidien était trop dur…
J’ai choisi de retenir dans les listes alphabétiques qui suivent celles et ceux qui ont vendu des « recueils de chansons nouvelles » ainsi que ceux qui ont bénéficié d’autorisations (plaques de métiers et livrets associés), ce qui fait quand même plus de 300 noms. Parmi ceux-ci, j’ai pu retrouver environ 90 personnes avec des éléments d’état-civil, parfois avec des articles de presse sur leurs activités. Certains artistes ambulants ayant eu des parents exerçant cette même activité, j’ai intégré à cette liste une vingtaine de chanteurs et musiciens ambulants de la fin du XVIIIème siècle.
Chanteurs Recueils 18-19ème